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A GESTURAL MARK
By Maryann Maingard
The remarkable display of Maryaan Maingard’s art at the Caudan Arts Centre, which was characterised by a Gestural Mark, has just been taken down.


A Virtual Tour of the Exhibition

A Gestural Mark - Part I of III
De Kooning a écrit: « je peins de cette façon parce que je peux continuer à y mettre de plus en plus de choses – drame, colère, douleur, amour – à travers vos yeux cela redevient une émotion ou une idée ». Ainsi se dévoile la pratique évolutive que nous présente ici l’artiste anglo-mauricienne Maryann Maingard.
C’est d’abord une invitation à nous enivrer de ses gestes nouveaux. C’est aussi une incitation à se plonger dans ses toiles pour y découvrir ses multiples mouvements. C’est enfin un rendez-vous avec elle-même et un rendez-vous avec son public.
Mais exposer et présenter l’aboutissement de nombreux mois de recherche devient, à l’aube de l’année 2023, ce besoin viscéral, celui de voir ses oeuvres vivre en toute liberté. Ce mot est loin d’être posé ici par hasard, puisque sa peinture devenue active, présente une nouvelle technique, dans la gestuelle corporelle, qui a pour épicentre le mouvement et l’expression corporelle. C’est ici tout le corps de l’artiste qui bouge et occupe l’espace.
Cette force venue d’ailleurs qui dépeint sur la toile et cette pulsion nouvelle offrent une sorte de frénésie artistique, dans la répétition du mouvement et l’automatisme. Cet héritage de l’art abstrait suit l’intuition du peintre, qui, jouant avec tout son corps, s’octroie plus de distance avec le canevas.
Toute oeuvre part d’un geste : le geste créateur, au sens figuré, qui s’exprime par un geste physique : dessiner, peindre, frotter, sculpter, modeler, etc. Cependant, ce geste n’est pas toujours laissé visible pour le spectateur de l’oeuvre finie. Il a longtemps été de règle de faire disparaître sa trace ou qu’elle soit discrète.
Ce geste prend aujourd’hui une place prépondérante dans l’oeuvre de Maryann Maingard. L’artiste ingère beaucoup d’images, parce qu’elle observe ce qui l’entoure mais également parce qu’elle absorbe beaucoup d’images d’autres artistes, pour, in fine, peindre instinctivement. Joan Mitchell, Milton Resnick, Cy Twombly, le germano-américain Wolf Kahn, les australiens Fred Williams et Ian Fairweather sont autant d’influences tant par leurs oeuvres que par leurs pratiques. Maryann est également fascinée par les lignes et couleurs de l’artiste minimaliste Brice Marden.
C’est donc depuis sa ferme de l’ouest mauricien qu’elle baigne dans un quotidien entouré d’arbres, de paysages arides, de couleurs d’Afrique et de changements de lumière à travers la journée. Et c’est ce qui la pousse à se dépasser, à explorer, à chercher quelque chose de nouveau, tout en gardant ce qui l’habite et ce qu’elle sait faire les yeux fermés ; retranscrire à sa manière ces images qu’elle enregistre chaque jour – ses paysages, sa mer, sa nature…

Mélanger… Approfondir … Inventer … Dès lors, elle connecte l’ancien au nouveau. Ne créant jamais de véritable rupture dans sa pratique picturale, son Expressionisme Abstrait demeure bel et bien présent bien qu’elle lui offre l’espace d’évoluer vers un ailleurs qu’elle affectionne. Celui qu’elle a rencontré depuis son dernier solo en 2019, celui de la liberté ; d’expression mais pas seulement. Sa quête est ailleurs, dans la liberté d’émotions nouvelles qui apparaissent …
S’adonnant à de plus larges formats, elle teste, découvre, joue. Ayant pour habitude de partir du centre de la toile, d’où part aussi le mouvement, elle recouvre le canevas dans sa totalité mais garde la densité au centre, ne laissant pas d’espaces blancs sur la toile, entièrement recouverte de peinture. Elle module également ses pinceaux et sa manière d’approcher la surface. Maryann Maingard utilise un pinceau pour faire ressortir de plus nombreux détails, depuis une certaine distance. Peignant toujours à l’huile sur toile de lin, elle utilise les outils qu’elle a sous la main. Ne s’imposant plus aucune limite, elle invite le spectateur à passer plus de temps dans l’observation de son travail, de sa densité, pour y trouver un message personnel et singulier.
“ I paint this way because I can keep putting more and more things into it – drama,
anger, pain and love. Through your eyes again it becomes an emotion or idea”-
Willem de Kooning, 1960
Thus is revealed the evolving practice that Maryann Maingard presents here to us. It is first of all an in invitation to immerse ourselves in her latest work.
Since her last solo exhibition at Dock 13 in November 2019 and following the turmoil the whole world has known since, Maryann Maingard has chosen introspection, experimentation, time spent in her studio taking inspiration from her surroundings on
the West coast of Mauritius. She immerses herself in the colours of the region and
the ever changing light throughout the day – transcribing the images in her own way.
Devoting herself to larger formats, she tests and discovers, without ever taking
anything for granted always in search of something else – something better –
something from within.
Her art remains a journey, both for her and her audience, in constant evolution. Her
discovery never stops and thus ensures that we are once again faced with a major
collection. A gestural mark.